Vous refusiez d'y croire. Il y a encore quelques semaines, vous participiez avec insouciance aux festivités de la rentrée. Entre vos cours d'histoire du cinéma et les premiers tournages, vous avez rencontré cette personne qui a su vous envouter par ses paroles mielleuses. Puis elle vous a changé. Vous avez bu quelques gorgées et la soif est devenue insoutenable jusqu'à ce que vos mains soient souillées de sang. Non, vous n'êtes plus humain. (suite)
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it means everything | ft. dmytro
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Sören
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Occupation : 2ème année en arts pla. | spé. peinture
Sören
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Sören
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Sören
Date d'inscription : 20/12/2021

it means everything.

and "everything" will be ok.

Sören ne s’était jamais réellement aventuré du côté des classes de cinéma, l’ambiance qui y régnait lui était complètement étrangère. Le son de plusieurs films se mélangeait aux premières portes ouvertes. Le matériel, parfois imposant et siégeant dans le couloir, attendait patiemment d’être rapporté. Autant de choses capables d’attraper son regard, facilement distrait. Mais il avait tout de même réussit à rejoindre la salle de projection sans trop d’encombres, afin d’y retrouver Dmytro. Sören n’était pas quelqu’un qui aimait réellement créer autour des gens. Comme s’ils bloquaient la route de son imagination. C’était angoissant. Dérangeant. Pourtant, là, c’était différent. La présence de son ami avait quelque chose de rassurant. Jamais il ne s’était senti obligé de parler pour ‘maintenir la conversation’, les paroles lui venant plutôt naturellement en sa compagnie. C’était agréable de ne pas forcer les mots hors de sa bouche.

Il l’aimait bien, Dmytro. Sa maîtrise des mots avait une douceur et une aisance qu’il admirait, cachées derrière une voix qui s’imposait. Comme un tableau en dissimulant un autre, dont il fallait gratter la première couche (ou la dernière, selon le point de vue) pour y apercevoir un tout nouveau monde.

Cela faisait maintenant un moment qu’ils travaillaient l’un à côté de l’autre, seul le son du crayon glissant sur le papier emplissait la salle. Les lumières artificielles venaient donner une teinte jaunâtre au carnet qu’il tenait fermement, alors que les traits se multipliaient sur la feuille. Ça ne donnait rien. Le visage de Sören était inhabituellement crispé, les yeux rivés sur sa page, noircie de sketchs ayant plus ou moins de sens. L’art était comme son exutoire, un moyen de cracher des ressentis enfermés dans sa chair afin de s’en débarrasser, leur donner un sens et les incarner dans ce monde. Mais ça ne donnait rien. Ce n’était pas ça. Sur une autre page, il tenta des concepts de toile à l’aquarelle. Bien loin du mélange de médias qui lui tenait tant à cœur, son principal objectif était d’essayer de comprendre. Comprendre ce qu’il se passait à l’intérieur.

Sören n’arrivait pas à oublier l’étrange pression au creux de son ventre, depuis cette nuit-là. Une conversation autour d’un verre, qui avait pris la forme d’élans philosophiques sur les sentiments romantiques. Mais le voilà qui était incapable de les traduire. Ça pouvait paraître bête, peut-être même présomptueux, mais c’était quoi, l’amour ? Oh, Sören aimait bien des choses, il le savait. Il aimait la peinture. Les photos. Les lattes sucrés. Les tableaux. Voir des mondes, des choses et des perceptions différentes. Il aimait découvrir de nouvelles vues sur la réalité. Mais aimer quelqu’un, c’était différent. Non ? C’était quoi, aimer quelqu’un ? Comment pouvait-on savoir qu’on aimait quelqu’un ? Est-ce qu’on pouvait aimer quelqu’un comme on appréciait un tableau ?

Son raz-de-marée de pensées avait dépeint sur le papier, ayant pris l’apparence d’un amas de couleurs, de formes et de figures qui s’entrechoquaient, se faisaient face ou fusionnaient entre elles. Un bazar psychique qu’il n’arrivait pas à ranger. Sören était frustré. Perturbé. Déstabilisé. Ça lui était si peu familier, il n’aimait pas cette graine d’incertitude qui s’installait en lui. Discrètement, il jeta un regard à son voisin. Ah, il voulait lui demander. Il voulait parler. Comprendre. Mais il ne voulait pas déranger. Ni s’imposer. Pourtant, quelque chose lui disait qu’il avait le droit. Peut-être la confiance qui s’était doucement installée au fil de leurs rencontres, lui susurrait qu’il pouvait se lancer.

Ses lèvres s’entrouvrirent doucement et ses yeux vinrent fixer à nouveau sa feuille. Ses doigts se crispèrent alors un peu plus sur son pinceau. Dmytro, commença-t-il doucement. Puis quelques secondes de silences restèrent en suspens. Comment on sait si on aime quelqu’un ? Son visage resta rivé vers son carnet. À voix haute, sa question lui paraissait tellement étrange. Je veux dire... Ce n’est pas pareil que d’aimer un tableau ou une statue, si ? Les gens tombent parfois amoureux d’œuvres d’art, mais... Hn. Est-ce que c’est vraiment la même chose ? Dédier sa vie à quelqu’un et dédier sa vie à son art, on pourrait voir ça comme deux formes d’amour. Mais... Mais. C’est différent, non ? Ses mots avaient des difficultés à réellement retranscrire ses pensées. Il n’aimait pas ça. C’était incontrôlable. Comme un plongeon dans un inconnu qu'il n'était pas prêt à affronter. Pas encore.
 

@dmytro j'espère que ça ira, hésite pas à me dire si jamais y a quoique ce soit qui te va pas !! èwé)b ✨
Awful
Sören
Lun 21 Fév - 19:42
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