Vous refusiez d'y croire. Il y a encore quelques semaines, vous participiez avec insouciance aux festivités de la rentrée. Entre vos cours d'histoire du cinéma et les premiers tournages, vous avez rencontré cette personne qui a su vous envouter par ses paroles mielleuses. Puis elle vous a changé. Vous avez bu quelques gorgées et la soif est devenue insoutenable jusqu'à ce que vos mains soient souillées de sang. Non, vous n'êtes plus humain. (suite)
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Dessine moi un mouton. [PV Sôren]
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Songmin
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Dessine moi un mouton


Premier cours d'art plastique.

Autant, quand j'ai commencé la formation de direction d'orchestre, je me sentais à l'aise et à ma place, autant, là je me sens comme Isabella Swann dans Twilight. Ça craint un max.

Sac sur l'épaule, je m'avance, les mains dans les poches et me dirige vers l'intérieur d'un pas rapide. Je récupère mon tablier et cours aux ateliers, rejoindre mon cours.

Là je me présente au professeur qui se guinde légèrement en me voyant arriver. Comme a mon habitude, je m'incline et le salue avant de rentrer dans le vif du sujet.

- Je suis Park Songmin. C'est mon premier jour en art plastique.

Il m'indique de m'installer où je veux et je pars dans le fond, près de la fenêtre, à droite, dans un angle un peu mort, où je ne serais pas remarquable.

Les gens arrivent et l'atelier se remplit petit à petit. Certains me remarquent et ce n'est que le début...  Bientôt on se met à parler. Les ragots courent, les impression se partagent, les mauvais regards me sont transmis... Ce sera pire si je continue à regarder la salle.  

Alors je sors mon carnet de croquis personnel... Enfin... "croquis". Il y a un peu de tout dedans. Des compositions, des morceaux de paroles que j'ai créé et des dessins de mes rêves et surtout de mes cauchemars. Des choses assez terribles et effrayantes souvent, et très belles et agréables par moments... Quand j'arrive à dormir normalement.

Je les immortalise pour ne jamais les oublier s'ils sont beaux... Et s'ils sont moche, c'est une manière de m'en débarrasser.

Je sors ma petite trousse et attache mes cheveux approximativement, puis me met à griffonner.  Les regards au dessus de mon crâne chauffent, je le sens. Puis le cours commence.

Au début, je me demande si c'est normale de trouver ce qui est dit TOTALEMENT ENNUYEUX, puis au final je trouve ça normal. Mon père en parlait pendant des heures durant, lors des repas... Sa passion était telle qu'il se sentait obligée de nous la transmettre au point que Heechul et moi pouvions faire du playback sur presque tout ce qu'il disait.

La seule chose que j'entends, c'est les lignes importantes comme "vous avez du papier à votre disposition...", "  observez, dessinez..." et "ombres, lumières et textures". Le reste, m'importe peu...

Je me redresse sur mon siège et inspire avant de lancer ma main sur le côté et tirer une feuille. Je ferme mon carnet et le pousse sur le côté avant de prendre un autre crayon et prendre une grande inspiration face à cette page blanche...

Des images me reviennent en tête... Des ombres... Une lumière faible... Une tache sombre sur le tapis... L'appartement plongé dans la pénombre... Le hall de la Juilliard school. Les cauchemars.

Alors je me met à ébaucher quelque chose... une scène, un endroit, un objet, qui sait. Bientôt je ne vois plus rien autour de moi, pas même les mèches de cheveux qui s'échouent sur mon visage. Ce dessin, finira dans mon carnet qui commence à prendre des allures de lasagnes généreuses...

artemis | www


@Sören
Songmin
Dim 23 Jan - 23:37
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waves //

the color hanging in the air by the water’s border

Sören laissa échapper un léger soupir. Le cours qui s’annonçait dans quelques minutes ne l’enchantait pas tellement. Deux classes mêlées. Du bruit à n’en plus s’arrêter. Impossible de se concentrer. La simple pensée d’y mettre un pied lui donnait des sueurs froides, il en était déjà fatigué. Mais s’il retournait le problème de l’autre côté, il allait pouvoir admirer de nouvelles possibilités, de nouveaux coup de crayon qui retiendront peut-être son attention.

Le garçon s’engouffra dans la salle, saluant d’un signe de tête son professeur et prit place à un des chevalets libres. De ce qu’il voyait du sujet, ils auraient droit à une observation dans l’espace. Au centre de la salle trônait une table, sur laquelle se trouvait une balle de fer, accompagnée d’un vase orné d’une unique jonquille. En plissant un peu les yeux, Sören se rendit compte qu’elle était factice. Ce qui la rendait d’autant plus intéressante. Les sujets d’observation ne le passionnaient pas vraiment, ceci dit. Probablement parce qu’il les avait travaillés pendant si longtemps, mais toujours en étant conscient que ça lui servirait toujours, qu’il le veuille ou non. Il aimait poser son calque sur son environnement, le mettre à son image. Ce genre de sujet l’empêchait de détruire ce qu’il voyait pour recréer par-dessus, mais c’était une nécessité pour mieux l’intégrer, se l’approprier et tout déchirer.

Remodeler.

Ramener à la vie, selon ce qui lui plaît.

La mise en binôme le sortit soudainement de ses pensées et son regard glissa vers la personne qui lui était attribuée. Un clignement d’yeux. Il ne se souvenait pas l’avoir aperçu dans les ateliers jusqu’ici, mais les bâtiments étaient si grands, c’était facile de se louper. Et il n’était pas du genre à prêter attention à la foule, de toute façon.

Cependant, elle semblait plongée dans son monde. Sören ne connaissait ce sentiment que trop bien. L’hésitation se fut plus grande, mais le regard du professeur le poussa à se rapprocher de l’élève. Saisissant son chevalet par le bas, il se décala pas à pas, pour finalement se retrouver à côté de son bureau. Sa feuille semblait être l’échappatoire dans lequel sa tête était noyée. Ce qui y était représenté ne correspondait ni à une fleur, ni à un vase. Sa curiosité piquée, il savait pourtant que les lasers qui les surveillaient ne lui permettraient pas d’en savoir plus.

Hum, je respecte ta vision de la scène à laquelle tu sembles assister, mais c’est pas le sujet, dit-il en rapprochant un tabouret pour s’y asseoir. Un instant de blanc, digne du garçon et sa voix décida à sortir. Moi c’est Sören, je suis là pour... T’aider à utiliser les outils et à réussir à te rapprocher du modèle qu’on a. D’une oreille distraite, il entendit un de ses camarades encourager son partenaire. Peut-être qu’il devait faire pareil ? Si tu as des questions, tu peux me demander... Je pense ? Le plus important c’est de bien regarder. C’est pas grave de pas y arriver au début... Si jamais.

Sur ces paroles, il cala distraitement son pied sur le bord du tabouret pour appuyer son torse contre sa jambe, empoigna son crayon comme un couteau et les traits commencèrent à apparaître.

@songmin c'est vrmt sören passion "je sais pas enseigner" déso 🥲
Awful
Sören
Mar 25 Jan - 0:35
Songmin
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Dessine moi un mouton


- Hum, je respecte ta vision de la scène à laquelle tu sembles assister, mais c’est pas le sujet...

Oh non. Alerte. Quelqu'un arrive. Je me fais flicquer. Pourquoi ça tombe sur moi?

Option A: répondre que je suis désolée mais que j'étais pas inspirée par le sujet ( ce qui est faux et je ne suis pas du genre à mentir.)
Option B: lui dire franchement d'aller emmerder quelqu'un d'autre ( ce qui serait un tantinet trop agressif mais très franc.)
Option C: faire part de mauvaise foi en usant d'ironie et sarcasme ( ce qui me ferait grandement plaisir.)

- Ah ouais? J'avais pas remarqué désolé, fais-je sans lever le nez de mon dessin.  Tu crois que dans le vase y'aurait un bureau avec un papier dessus?  J'ai besoin de dessiner ça...

- Moi c’est Sören, je suis là pour... T’aider à utiliser les outils et à réussir à te rapprocher du modèle qu’on a.

- Je crois que j'arrive à tenir mon crayon correctement.

Enfin je relève la tête et dessine un sourire en le fixant. Il est plus jeune que moi. Il est donc mon Hoobae et moi sa Sunbae. On va bien rire, surtout s'il n'a pas capté cette histoire de hierarchie générationnelle.

- Si tu as des questions, tu peux me demander... Je pense ? Le plus important c’est de bien regarder. C’est pas grave de pas y arriver au début... Si jamais.

Je relève la tête et le fixe dans les yeux avant de dessiner un sourire pro.

- J'ai regardé. Je sais que je ne suit pas le model. En vérité le model ne m'intéresse pas du tout. (Je soupire et je me redresse.) J'imagine que mon travail sera récupéré et passé au crible...

Ne rien rendre revient à avouer une incompétence, pensé-je.  La fille du grand Park YaeOn, incapable de dessiner...  Une tâche sur la réputation de papa, serait une plaie.

Je vois déjà mon téléphone sonner et mon père me dire de passer les samedis pour qu'il m'apprenne ses techniques et autres... A l'aide. Hors de question.
Alors je pousse mon carnet plus loin et j'attrape une feuille  avant de me mettre à dessiner cette fichue boule, sans même la regarder.  

Dessiner une boule: rien de sorcier à ça, non?

- Je suis Park Songmin, au fait... Tu es sûr de vouloir rester avec moi? Je suis une  élève assez ennuyante et pas franchement avantageuse. Tu risques même d'avoir des emmerdes avec moi., dis-je en continuant de griffoner en avancée rapide.

artemis | www


@Sören T'en fais pas Songmin jouera son rôle ce qui risque d'être acide. Sorry .
Songmin
Mar 25 Jan - 21:14
Sören
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the color hanging in the air by the water’s border

Sören haussa un sourcil, perplexe. Le sentiment qui le traversa était complexe. Une ironie, une dérision qu’il n’arrivait pas à saisir. Il n’était pas du genre à facilement lire ce genre de ressentis. Trop ailleurs pour les laisser l’appréhender et le laisser s’attarder. Alors d’un trait, son esprit décida de passer à autre chose, son regard fixé sur la nature morte qui prenait la pose.

Un geste souple, habitué. Des yeux qui analysaient l’espace, concentrés. La mine du crayon crissait sur le papier presque immaculé. Les lignes se succédaient, sans trop de sens. Une construction qui, à ce moment, ne menait nulle part. Comme toute création, la mise en place avait don d’être peu flatteuse. Une ébauche, un écrit, un bloc à peine déconstruit. Ce qui allait les rendre uniques venait avec le temps, la patience. Pas besoin d’être parfait, au détail près. C’est quand il entendit la voix de sa voisine qu’il réalisa qu’il était collé à son chevalet.

C’est le professeur qui a choisi les binômes, précisa-t-il, espérant que ça répondrait à sa question. Son attention se tourna un instant vers la jeune fille, incertain de ce que ses déclarations dépréciatives laissaient envisager. Je suis juste là pour te guider, pas pour te forcer. Et puis, vu ce que tu dessinais, tu as l’air d’avoir des choses à dire. Je vois pas en quoi c’est ennuyeux. Mais qu’en savait-il au fond, les autres faisaient encore peu parti de son monde. Sa sphère à elle, n’était pas la sienne. La seule chose qu’ils partageaient en cet instant était le crissement répété du graphite sur le papier, le bruit sourd des voix des élèves autour et le tic-tac de l’horloge incessant. Même si le sujet ne te passionne pas, il y a plein de choses à voir, je trouve. Les éclats de lumière qui sont renvoyés par la texture, son ombre projetée sur la table, comment la surface déforme les objets qui s’y reflètent, ce genre de choses.

Sa concentration revint se focaliser sur sa production. La nature morte commençait à prendre vie sous sa main. Les consignes t’obligent à retranscrire ce que tu vois, mais c’est pour en faire ce que tu veux par la suite.  

@songmin fjruiefn oui jpp les pauvres, la communication c'est dur 👻
Awful
Sören
Mer 26 Jan - 22:56
Songmin
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Dessine moi un mouton


- Je suis juste là pour te guider, pas pour te forcer. Et puis, vu ce que tu dessinais, tu as l’air d’avoir des choses à dire. Je vois pas en quoi c’est ennuyeux.

Le temps qu'il parle, j'ai le temps de grossièrement dessiner cette boule de fer.  Ç'aurait pu être mieux, mais ça fera l'affaire.

- Même si le sujet ne te passionne pas, il y a plein de choses à voir, je trouve. Les éclats de lumière qui sont renvoyés par la texture, son ombre projetée sur la table, comment la surface déforme les objets qui s’y reflètent, ce genre de choses.

- Voilà, dis-je en poussant mon dessin sur la table.

- Les consignes t’obligent à retranscrire ce que tu vois, mais c’est pour en faire ce que tu veux par la suite.  

Je jette un oeil à ce que j'ai fait puis à Sören.

- Ce que je vois n'a rien a voir avec la boule et le vase posés sur la tabouret. Ce que je vois n'est même pas dans cette pièce à vrai dire.

Je soupire et passe une main sur mon visage.

- Voilà ce qui est ennuyeux avec moi: je fais du hors piste. Et franchement si vous comptez avoir... Une bonne note, une bonne appréciation ou je ne sais pas quoi : je ne suis peut-être pas la meilleure élève vers qui se tourner.

Je pince les lèvres avec un air désolé.

- Et... Je sais que vous êtes là pour m'aider, mais  je vous assure que je maitrise le sujet... Mon père m'en a fait bouffer matin midi et soir fut un temps, alors... Désolé, mais le sujet ne m'intéresse vraiment pas. C'est...

Je pousse ma feuille vers lui.

- ... C'est vraiment tout l'intérêt que j'ai à offrir au cours d'aujourd'hui.

Je me lève et m'incline avant de me rassoir et de continuer mon dessin .

Sauf que... Mon inclinaison n'est pas passée inaperçue. Certaines filles m'ont vu faire et hop: voilà. La machines à ragots se remet en marche. Mes doigts se crispent autours de mon crayon... Je deviens incapable de dessiner. Mes pensées se mélangent et bientôt je n'arrive plus à me concentrer et j'ai la tête qui tourne légèrement.

Quand est-ce que j'ai mangé la dernière fois déjà?

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@Sören Quand Songmin en a rien à faire, mais qu'elle perd quand même pied
Songmin
Mar 1 Fév - 22:39
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the color hanging in the air by the water’s border

Les mains de Sören se stoppèrent au fur et à mesure des mots qu’il entendait. Chacun avait sa vision du monde. Chacun avait ses priorités. Peut-être était-ce lié au croquis qu’il avait vu sur son carnet ? Une pièce bien différente. Comme un morceau de souvenir. La photographie d’un instant, distordu par les émotions. Ce n’était pas tellement une question de notes, pour Sören.

L’art était subjectif. Une personne percevait un monde.
Un monde unique existait en chaque individu.

La boule de fer faisait partie du même processus. Ils avaient beau être conscients qu’elle était en fer, chacun se concentrait sur un détail différent. On pouvait y voir un reflet en forme de rond, de carré, d’étoile. Une ombre projetée texturée, lisse ou dégradée. Tout le monde voyait la même scène, mais personne ne la percevait de la même manière. C’est ça qui rendait l’art si fascinant. Passionnant.

Le geste de la jeune fille le fit légèrement sursauter et il en resta bouche bée. Sören n’allait pas non plus la forcer. Elle avait visiblement des choses à porter et le brouhaha qui suivit ne fit rien pour aider.

Seulement voilà, Sören ne comprenait pas. L’art, c’était sa vie. Le moyen par lequel il pouvait s’exprimer. Cracher une réalité désordonnée dont il était seul témoin. Le seul héritier.

Si le dessin n’était pas un média qu’elle aimait utiliser, il ne voyait pas le problème. À chacun sa façon de créer. D’accord, répondit-il en baissant les yeux vers la feuille. Il l’inspecta longuement. Une minute. Puis deux. Trois. Si tu le juges fini, alors tu peux le rendre. Je ne suis pas là pour te forcer, ni pour te critiquer si tu ne veux pas le faire. Sa posture se tourna de nouveau vers le chevalet. Ce n’est qu’un cours d’introduction, mais peut-être que tu devrais prévenir le professeur, si tu n’as pas envie d’y assister. Son crayon se remit à gratter le papier, son attention de nouveau focalisée.
 

@songmin ah bah yes la pls 😭
Awful
Sören
Mer 2 Fév - 23:45
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