10h30_ Atelier.

Pour une raison qui ne concerne que mon formateur, les cours de musicologie ont été reportés.  

C'est la pire des choses qui puisse arriver à une personne comme moi dans le cas où elle ne serait pas préparée. Mais ce n'est pas mon cas. J'ai de quoi m'occuper et du sommeil à rattraper. Par chance, aujourd'hui le soleil a décidé de montrer sa belle face, alors de 8h à 10h, je dors. Affalée sur une table, du soleil plein la face.

Et vers 10h30, allez savoir pourquoi, le soleil perd de sa plussoyance. Alors je me réveille. Ah. C'est un nuage qui passe par là. Un gros nuage. J'espère qu'il ne va pas pleuvoir.

Soupirant, j'attache mes cheveux à la va-vite et sors de quoi m'occuper. Très souvent, je m'occupe en faisant deux choses à la fois. Au lycée, si j'étudiais l'histoire, j'en profitais pour mémoriser les partitions des morceaux que je présenterais à mes auditions. Dans les marges, il y avait toujours des annotations. J'imagine que c'est là le secret de comment j'ai réussi jusque là, car, il me suffisait de me rappeler de ma partition pour vous recracher le cours d'histoire...

Mais avec la peinture c'est différent.

Nous avions eu un exercice pratique et pour tout vous dire... J'avais bien essayé de le faire, mais tout ce que je produisais ressemblait trop à ce que mon père pouvait faire... Mais en moins bien. Je m'en trouve vexée, j'aurais espéré avoir une touche et un style différent de lui...

Bon... J'avoue. Si je suis encore fourrée dans un atelier c'est parce que jusqu'ici: c'est là que je croise le moins de monde et que je suis le plus en paix. Après c'est peut-être comme ça en ce moment, si ça se trouve en temps normal, c'est bondé à mort, les étudiants squattent en faisant je ne sais quoi pour flinguer leur temps...

Rien qu'imaginer ça, je frissonne. Jamais je n'aurais pu dormir ou travailler dans un tel lieu. Horrible.

Alors que j'abandonne et rebouche un tube de peinture, j'attrape mon carnet et l'ouvre en tournant page par page, histoire de savoir ce que j'ai pu mettre sur papier ou pas... Puis j'attrape un crayon et me met à gribouiller sur une page nouvelle...

Soudain une personne entre dans la pièce. Un homme. Blond. Pas de manière naturelle. Pas vilain, mais un peu trop simple à mon goût. Meh. Je m'incline sans rien dire et lui s'excuse avant de s'incliner et me demander tout en s'inclinant (encore) s'il peut "squatter" dans un coin.

Je fais une petite moue et hausse les épaules avant de pointer tout le reste de la salle du bout du nez. Qu'est-ce que ça peut me faire que tu veuilles rester là ou pas? Tant que tu m'emmerde pas, je vois pas pourquoi tu pourrais pas blondinet. Puis c'est pas comme si l'école était à mon père...

Je prend une grande inspiration et mon regard croise ma peinture ... Désespérée, je me remet à dessiner dans mon carnet, sans faire plus attention à l'inconnu. .