Facts
absolument dead inside ▵ mais unhinged, n'hésite pas à dire les choses ▵ il channel vraiment l'énergie d'un employé de bureau au bout de sa vie, des fois ▵ parle coréen, anglais et japonais ▵ sujet aux migraines ▵ tape souvent le rythme de ce qu'il entend d’un doigt ▵ complexe du survivant ▵ il a 36 fois le même costume dans son armoire ▵ ses oreilles sont toujours ornées de piercings fins et élégants ▵ propre sur lui ▵ même avec de l’anticerne, ses yeux sont marqués par les nuits très courtes ▵ a toujours son thermos de sang près de lui ▵ quand il est stressé, il marmonne la valeur de pi jusqu’à une quarantaine de chiffres après la virgule pour se stabiliser ▵ ça empêche son cerveau de go haywire ▵ dispose de plein de petites habitudes pour se stabiliser ▵ par ex, quand il a passé une mauvaise semaine, il va crier sa frustration au karaoké ▵ il a une night life plutôt remplie aussi ▵ one night stands pour évacuer ses autres frustrations mais fait profil bas ▵ amateur de sock garters pour leur utilité et leur esthétique ▵ a un mode on et off work ▵ en vrai, il est souvent en pyjama chez lui ▵ ses meilleures compos se sont écrites dans son lit, pour dire ▵ perfectionniste dans ses imperfections musicales ▵ il compose avec Vocaloid ▵ ses voicebanks favorites sont flower, Miku & Rin V4X ▵ il a même une petite figurine de Miku dans son bureau, entre ses bouquins de psychologie ▵ méga closet weeb ▵ fait des aller-retours Corée/Japon pour acheter ses artbooks, sa merch, ses figurines et ses disques favoris ▵ il a un chat noir qui s'appelle cthulhu ▵ parce que quand il se réveille la nuit, il a l'impression qu'il a 5 pattes au lieu de 4 avec des yeux qui brillent sur le ventre ▵ mais il l'aime en vrai

ses compositions sont un peu un mélange de la solitude d'inabakumori (ici) et de la dissonance de syudou (ici). ce qui en ressort est distordu, froid, mais très mélancolique. (et parfois il te sort des bangers comme ça)




Caractère
Jihyeon, il est toujours là. A la même heure. Dans le même train. Même rame. Même place. Il a les yeux fermés, les cernes marquées, les doigts crispés, écouteurs vissés.


Comme tous les matins.


C’est une routine rythmée par les grésillements dans sa tête. Les tremblements du quai à l’arrivée du train. Ses ongles venant gratter la paume de sa main, son regard fixé sur le panneau affichant la même destination, en vain.
Les mélodies dissonantes s’enchaînent dans sa tête, à en devenir assourdissantes.

Ses yeux scannent son entourage, capables de capter un nombre d'informations conséquents. Une mémoire qu'on lui enviait beaucoup quand il était enfant. Un coup œil, une lecture et son cerveau imprime l’image. Une bénédiction pour certains, un malheur pour d’autres. Le brun oublie peu. Les données s’accumulent et sa tête bouillonne, acculée.

Tout est bon pour occuper son esprit, trop facilement torturé par ses pensées. Des processus qui se mettent en marche pour le protéger. Les bourdonnements de l’extérieur sont souvent trop bruyants. L’anxiété ronge ses doigts tremblants. Il veut juste se couper des gens. Momentanément.
Parce que Jihyeon regrette d’être le survivant. Chaque nouvelle journée n’est que ressentiment.  
Envers le monde.

Envers lui-même.

Son estomac continue à se nouer. Son cœur, à se serrer. Ses dents, à grincer. Son souffle, à se couper. Mais rien ne sort. C'est là, au creux de sa poitrine. Mais ça ne sort pas. Il serre son cou. Mais ça ne sort pas. Plus fort. Mais ça ne sort pas. Il veut crier. Mais ça ne sort pas.

Ca ne sort


jamais.

Il la hait, cette réalité, où le rôle du travailleur modèle est exigé. Alors il danse, et ô sait-il bien danser. Exécuter les pas demandés afin de satisfaire les hauts placés. Mais avant tout, il veut aider ces enfants, leur permettre de voir un autre côté. Des gamins qui sont là pour réaliser leurs rêves. Conscient que c'est un biais pour gérer sa perte, c'est aussi ça qui le pousse à ne pas laisser tomber.


Le réconfort, il arrive à le trouver ailleurs. Quelque part où il peut s'oublier. Ce quelque part, il peut avoir l'apparence d'une chambre d'hôtel. D'un bar. D'une rue isolée.

Mais il y a un quelque part.

C'est cette pièce avec son piano, sa guitare, son ordinateur. Des feuilles qui jonchent le sol. C'est la musique qui en sort, à toute heure. Ses doigts alignent les notes, forment les accords. Toutes ses peines, ses frustrations se retrouvent sur un écran, le tout composé. Dans un son. Parce qu'il est passionné, au fond.
Des mélodies dissonantes mais mélancoliques. Des paroles nostalgiques.

Un monde de désillusions,

tragique

qui n’appartient qu’à lui.

Jihyeon est destiné à se cacher.
Un faux modèle de travailleur droit et acharné. Juste, avec une vie bien rangée.
Mais il lutte à sa manière, en espérant apercevoir un lendemain moins amer.
Parce qu'il a décidé de continuer.

Pour elle.





Histoire
(coucou, p’tit disclaimer si jamais vous êtes pas trop à l’aise avec ça, mais ça parle de quelqu’un qui process doucement un deuil douloureux, avec quelques pensées un peu dures, donc si c’est un sujet sensible, hésitez pas à skip, prenez soin de vous. <3)

▵ Jihyeon se souvient de tant de paysages différents. De grands bâtiments décorés de grands écrans. Des torii rouges qui laissaient entrevoir des temples cachés, hors du temps. Des salles de réunions vides, dans lesquelles il attendait patiemment. Cette pièce qui lui paraissait immense, avec le piano en son centre, qu’il adorait tant quand il était enfant.

Une succession de lieux et d’images qui ont été synonymes de voyage, pendant si longtemps.

▵ Avec un père dans le business et une mère gérante d’une agence de voyage, il a volé au-dessus du monde plusieurs fois. Entendu de nombreuses langues. Parfois venant d’hommes vêtus d’un même costume noir, parfois de personnes dont il n’osait même pas croiser le regard.

Sa petite sœur, Seoyun, avait du mal à s’en souvenir, mais ça ne l’empêchait pas de sourire. Au milieu des devoirs et de la pression ils avaient tous deux trouvés refuge dans la même passion. Assis devant le piano après les cours, les enfants s’amusaient tour à tour. Un coup, elle écoutait, un coup, il jouait. Parfois leurs mains se baladaient sur le clavier, à l’unisson.

▵ Avec les années, les mains de Jihyeon passèrent d’un clavier à l’autre. Devant son ordinateur, il composait pour un monde que tout deux étaient les seuls à entendre, à travers leurs écouteurs. Comme des mélodies capables d’éloigner les malédictions, les cris et l’écrasante pression, de faire mieux. De les rendre heureux. Pallier aux visages crispés et aux regards fuyants, parfois dédaigneux.

Alors il gratte, grat t e, g r  a  t   t   e.
Sur le papier, dans ses livres, à la guitare. Pour ne pas décevoir.

Il tape, ta p e, t  a  p   e.
Sur son(ses) clavier(s), son écran, seul échappatoire.

▵ Une scolarité maintenue grâce à des nuits blanches baignées dans le silence. Un mental qu’il avait appris à connaître au fil d’études acharnées. Des langues maîtrisées à coup de lectures et échanges spontanées. Mais cette anxiété ne disparaissait jamais. Une angoisse crachée dans ses morceaux, auxquels les gens pouvaient s’identifier. Une angoisse qu’ils pouvaient chanter.

Crier.
Rejeter.
Exprimer.

Car il avait enfin décidé de la partager.
Une identité cachée, illustrée par des chansons publiées sur les réseaux.

▵ Son diplôme fut obtenu et une place fut vite trouvée. Quelques années à l’hôpital, puis en libéral. Il en a vu des gens, de tout âge. Mais surtout des gamins qui essayaient juste de s’affirmer, parfois avec difficultés. Il les accompagnait, les écoutait, les guidait autant qu’il pouvait. Des dérapages sont arrivés, des manques d’un jeune thérapeute un peu trop investi, qu’il a pris soin de corriger dès qu’il a réalisé. Des années d’expérience qui se sont accumulées.

Mais rien n’aurait pu le préparer à ça.

▵ Le téléphone n’arrêtait pas de retentir dans son bureau. Son dernier rendez-vous avait été annulé en dernière minute, il avait donc une petite heure pour se recentrer un peu sur lui-même. Seulement, la sonnerie continuait à lui vriller les oreilles.

Peut-être qu’il n’aurait jamais dû répondre à ce coup de fil. Peut-être qu’elle ne serait pas partie si vite, comme ça. Peut-être que ça n’aurait pu être qu’un mauvais rêve. Une mauvaise blague. Mais non.

Elle n’était plus là.

Personne ne pouvait prédire un accident et son esprit ne pouvait l’accepter si simplement.

Sa poitrine le serrait.
Sa gorge le brûlait.
Ses membres tremblaient.
Sa voix s’éteignait.

C’est comme si on venait de le déchirer de l’intérieur. De le mettre au sol sans une seconde chance de voir sa lueur. Sa lumière. Le destin venait de lui arracher une partie de lui. Qui l’ancrait depuis si longtemps à la vie.
Pourquoi elle et pas lui.
Pourquoi pas lui.
Lui.

▵ Depuis son arrêt, les mois avaient défilé, mais sa plaie ne s’était pas refermée. Ses nombreux aller-retours chez des professionnels lui avaient cependant permis de la panser.
Doucement.

C’était toujours dur à accepter. Mais il avait néanmoins retrouvé une énergie pour composer. Hurler sa peine à travers des voix synthétisées et autres instruments enregistrés. Un moyen d’évacuer qu’il ne pouvait s’empêcher d’associer à ses yeux si lumineux, maintenant disparus. Un moyen de la faire vivre à travers lui. Ce fut probablement son meilleur média pour gérer ses états d’esprit, excédé, en plus des gélules qui étaient devenues décorations sur sa table à manger.

Le temps guérit les blessures, qu’ils disaient. Mais Jihyeon était conscient que celle-ci ne guérirait probablement jamais. Et ça lui convenait. Pour elle, il allait vivre. Pour elle, il allait persévérer. Pour elle.

▵ Quand l’avis médical fut favorable à la reprise professionnelle, son premier réflexe fut de postuler à la place vacante de psychologue de la SAU. Travailler dans le milieu où elle aurait aimé inscrire son nom, c’était comme une preuve qu’il voulait persister. Aider des gamins à tracer leurs chemins, dans un monde où tout pouvait s’envoler en éclats le lendemain. Qu’ils réussissent à tracer un avenir à leur image, sans laisser les mauvaises choses dévier leur pas.

Un biais qui lui permettait d’accepter la réalité.

▵ Aujourd’hui, il continue à composer anonymement sur internet et le boost d’investissement de la part de son public envers sa présence virtuelle, ces dernières années, lui permet de vivre confortablement. Il leur en est très reconnaissant. Malgré tout, il ne peut pas oublier. Mais il a promis d’avancer et il continue d’être suivi et supervisé. Sa vie a des hauts et des bas, des recherches d’affection par-ci et par-là, pour compenser un tout, fragilement stabilisé par des processus qui l’empêche de plonger tout en bas.

Un pas

après

l’au t  r  e.

Vers un nouveau jour, où son cœur se sentira allégé du point d’une vie qui lui a été enlevée.

(Pour ce qui est de Hyeol, les rumeurs entre vampires s’envolent vite. Son avis est assez neutre, mais il n’approuve pas la transformation forcée de certaines personnes, dans le but d’élargir leurs rangs. Vouloir sa place est une chose, détruire la vie d’autrui en est une autre. Peut-être est-il hostile envers certains d’entre eux, finalement.)