Facts
présentable tant qu'elle ne fait rien — sinon c'est un ouragan — inexpressive la plupart du temps — mais ses sourires ont un charme d'enfant — elle a oublié comment pleurer — elle joue du piano pour jouer du piano mais ce qui l'anime c'est composer —  ne pas y arriver l'angoisse — sa solution c'est d'être bruyante — elle fait de la musique bruitiste pour chasser le stress — sinon elle préfère les sons electro, lofi, etc  — elle préfère son synthé au piano d'ailleurs mais ça faisait mieux sur le papier — elle a une chaîne youtube avec ses morceaux qui marche très bien, bien qu'elle poste rarement — son nom "I Love Fried Chicken" était sur un coup de tête — mais elle n'a jamais montré sa tête dessus — elle se fiche de ce qu'en pensent les autre — si elle le répète assez ça deviendra peut-être vrai — son plus grand hater, c'est elle-même — ses trésors sont deux énormes enceintes pro qu'elle utilise pour foutre le bordel — "oh non" est une réaction normale quand elle débarque avec — elle a passé son permis juste pour pouvoir les transporter — elle en parle comme si c'était ses enfants — elle a déjà eu des problèmes pour "nuisance sonore" — elle ne parle jamais de sa famille — elle est très souvent dans sa bulle — et elle n'entend plus rien du tout quand elle compose à part sa propre musique — les gens disent pour rire qu'elle a l'air possédée — grosse mangeuse — mais si c'est vert elle n'en veut pas — fait des têtes bizarres si c'est épicé — une passion pour le paranormal et les aliens — elle streame ses enquêtes horreur et paranormal sur un compte twitch — très au courant des théories du complot — il est évident que le président français est un reptilien — elle a un blog ou elle poste des pseudo enquêtes horreur — même si au fond elle sait que c'est que du faux — parfois on a juste besoin d'un échappatoire — on dirait un peu un cryptid parfois — la reine du ice tea maison — archi bordélique mais tout fait du sens dans sa tête — aucun sens du danger — des hyperfixations dans tous les sens — chaque année, elle change de couleur de cheveux mais toujours pour du pastel




Caractère
Tout le monde dit que Nabi c'est un cas. Elle est dans son monde, dans sa bulle et rien ne semble pouvoir la faire éclater. Elle rêve, loin, très loin. Dans sa tête se déroule les partitions et les accords dans une harmonie parfaite.

Parfaite ?

Non, jamais parfaite. Jamais elle n'y arrive, à cet idéal, cette perfection. Quand elle couche tout ça sur le papier, un clavier, un logiciel, ça sonne grossier. Non, non, ce n'est pas ça qu'elle cherchait. Alors quoi ? Elle ne sait plus, sûrement qu'au fond elle n'a jamais su et qu'elle ne saura jamais. Tout ce qui reste, c'est cette frustration qui dévore, cette colère qui lui fait faire valser les feuilles.

Mais si elle s'y attarde trop, le bruit ambiant devient trop fort, trop présent. Elle se fiche bien de l'avis des autres (elle se fiche bien des autres même qu'elle dit) mais il faut sauver les apparences, pour elle et personne d'autre. Tout est plus supportable si le bruit, c'est elle qui le fait. Doux échappatoire, la voilà qui sourit de nouveau. Egale à elle-même, toujours.

Nabi, étrange, toujours. On soupire, il ne faut pas chercher, elle est toujours comme ça. Toujours ces petits rires mal placés, ces complots qu'elle sort de nul part. Au fond, elle n'est pas méchante mais il est facile de la traiter en OVNI, plus facile que le reste. Elle se garde bien d'afficher ses doutes, ses peines et cette frustration qui la ronge.

(et si elle arrête d'être cette Nabi, il faudra se retourner voir les autres et ça lui fait peur, si peur. Elle aime se cacher, la sécurité de son personnage, de son monde. Non, encore aujourd'hui, elle refuse de se réveiller et faire face à la réalité. Doux est le rêve qui l'appelle et les mélodies qui l'accompagnent. Plus doux que tout le reste)




Histoire
— le petit accident, le secret bien gardé d'une famille qui a percé en investissant dans les nouvelles technologies au bon moment. Elle naît suite à un écart du père de famille, enfant illégitime qu'on tolère, mais n'accepte pas pour autant. Jamais on ne lui donnera le même nom, la même attention ou même une place à la même table que tous.

— Nabi grandit en courant après un amour qu'elle ne recevra jamais sans abandonner pour autant dans l'espoir qu'un jour enfin, son père surtout, se retourne enfin vers elle. Chaque mot semble si doux à ses oreilles qu'elle veut croire qu'un jour, on la regardera pareil que ses frères. C'est une enfant douce et rêveuse qui préfère ignorer les regards méprisants. On lui répète de ne pas faire de vague, de rester dans son coin et de ne déranger personne. Nabi écoute et hoche la tête, faire comme si elle n'existait pas, elle sait faire. Qui sait, peut-être que si elle fait ça bien, elle sera félicitée.

— une découverte par hasard de la musique et un essai en composition lui donnent une première passion et un peu d'attention de sa famille, suscitée par la curiosité et la surprise, rien de plus. Pourtant, Nabi y voit une grande occasion. Elle n'a qu'à devenir la meilleure, enfin, ils ne pourront qu'être fiers. C'est un rêve d'enfant, si doux et rempli d'idéal. On lui offre un clavier pour acheter son silence et elle y voit une preuve d'amour, que son talent est reconnu. Si elle persévère, peut-être qu'elle pourra enfin manger avec tout le monde.

— elle réalise bien plus tard vers la fin de ses années de lycée qu'elle ne se fera jamais remarquer comme elle le souhaite. Ses compositions font parler d'elles, les prix s'accumulent, mais les regards eux, se font plus rares. Papa est occupé, Papa n'a que faire de son erreur tant qu'elle ne se fait jamais connaître du grand public.

— c'est comme une douche froide de se rendre compte qu'elle n'a jamais eu sa chance depuis le début et que pourtant, elle a passé sa vie à courir après. Elle se sent bête et pourtant délivrée d'une certaine façon. Si il n'y a plus à vouloir de l'affection d'une famille indifférente, elle devrait être libre de faire ce qui lui plaît.

— elle compose, encore et toujours plus, c'est une échappatoire. À vrai dire, elle ne sait plus très bien quoi faire de sa vie. Elle est délivrée et pourtant, pas vraiment. Nabi se sent tous les jours un peu plus perdue que la veille.

— elle entre à la SAU presque par hasard. Quelqu'un en parlait sur le net et après tout pourquoi pas, ce n'est pas comme si elle avait grand-chose de mieux à faire pour remplir ce vide qui la hante. La pilule passe si facilement qu'elle en rirait presque : qu'ils doivent être contents d'avoir un prétexte pour la tenir à l'écart de leur foyer de bourgeois parfaitement parfaits.

— silencieuse et renfermée sur les premiers mois, ne pas avoir d'autre pression que la sienne est une libération, une vraie cette fois-ci. Elle décolore ses cheveux, aménage son appartement comme bon lui semble, s'aventure sur des terrains musicaux inconnus... Des petites victoires qui semblent si douces au point de remplir ce vide, de balayer cet ennui constant.

— aujourd'hui, c'est l'OVNI de la spé composition, la jeune femme aux cheveux roses qui fait soupirer quand elle vient faire écouter des morceaux plus étranges les uns que les autres. Et Nabi, elle s'amuserait presque. Oui, c'est un début, un petit presque.